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M’base - 1980
 
Le terme "M-Base" est utilisé de plusieurs manières.
Dans les années 1980, un groupe informel de jeunes musiciens afro-américains, dont Steve Coleman, Graham Haynes, Cassandra Wilson, Geri Allen, Robin Eubanks et Greg Osby, a émergé à Brooklyn avec un nouveau son et des idées spécifiques sur l'expression créative.
En utilisant un terme inventé par Steve Coleman, ils ont appelé ces idées "M-Base-concept" (abréviation de "macro-basic array of structured extemporization").
La critique a utilisé ce terme pour classer la musique de cette scène dans un style jazz.
Mais Coleman a souligné que "M-Base" ne désigne pas un style musical, mais une façon de penser à la création musicale. 
Comme des musiciens célèbres, il refuse également le mot "jazz" en tant que label pour sa musique et la tradition musicale représentée par des musiciens tels que John Coltrane, Charlie Parker, Louis Armstrong, etc.
Le mouvement M-Base, qui comprenait également des danseurs et des poètes, cherchait des langages musicaux créatifs communs.
Leurs premiers enregistrements présentent donc de nombreuses similitudes reflétant leurs idées communes, les expériences de collaboration et leurs antécédents culturels similaires. Pour qualifier ce type de musique, les critiques de jazz ont établi le mot "M-Base" comme étant un style de jazz, faute d'un meilleur terme, qui en déformait le sens original.
 

Steve Coleman - tang lung 1987
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Jazz fusion - 1970
 
Le jazz fusion, est un courant musical lancé vers 1970, mêlant des éléments extraits du jazz avec d'autres courants musicaux comme le rock et le funk. Le jazz-rock a permis d'élargir considérablement le public du jazz, qui s'était beaucoup réduit avec le free jazz, et a généré de nombreux succès commerciaux. Le mouvement est surtout marqué, entre autres, par Miles Davis, John McLaughlin, Stanley Clarke, Herbie Hancock et les groupes Weather Report, Mahavishnu Orchestra, Return To Forever. À la fin des années 1960, certains musiciens de jazz, emmenés par Miles Davis (In a Silent Way, 1969, suivi de Bitches Brew, 1970), expérimentent le mélange des formes et des techniques d'improvisation du jazz avec les instruments électriques du rock ainsi que les rythmes de la musique soul et du rhythm and blues. Parallèlement, quelques artistes issus du rock commencent à intégrer des éléments venus du jazz à leur musique ; Frank Zappa fut un pionnier avec son album Hot Rats de 1969. C'est au cours des années 1970 que la fusion connaît son heure de gloire mais le style continue à évoluer. Plutôt qu'un style musical clairement codifié, le jazz fusion peut être considéré sous l'angle d'une tradition ou d'une approche particulière de la musique. Une partie du rock progressif est également classée sous l'appellation de fusion; l'ex bassiste de King Crimson John Wetton avec son groupe UK et le groupe Brand X ayant comme batteur Phil Collins de Genesis en sont les exemples.
 
Le jazz fusion est typiquement une musique instrumentale. Les morceaux sont généralement longs, avec de longues phases d'improvisation, des motifs et des signatures rythmiques souvent complexes, (ex : Actual Proof de Herbie Hancock ou Nite Sprite de Chick Corea), des caractéristiques qu'on retrouve rarement dans les autres formes de musique occidentale. De nombreux musiciens de jazz fusion sont connus pour être des virtuoses.
 

John Coltrane - Giant Steps
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Hip-Hop - 1970
 
1er titre Rap Rapper's Delight" de Sugarhill Gang.
 
Le mouvement Hip Hop est composé d'éléments indépendants les uns des autres, constituant avant tout un mode de vie, un état d'esprit et une façon de s'intégrer. Relatant les principes d'Afrika Bambaataa, les mots d'ordre sont PAIX, AMOUR et UNITE.
 
Il prône des valeurs positives comme le respect de soi et des autres, la tolérance, la connaissance de soi et le positivisme. Le principal objectif du Hip Hop aura été de canaliser la violence engendrée par les jeunes des gangs noirs et hispaniques et de la transformer en une énergie plus constructive, notamment par des compétitions artistiques.
Le Hip Hop est donc un mouvement culturel du fait qu'il englobe une multitude d'aspect et d'expressions artistiques, différentes mais complémentaires. Dans un premier temps, le Hip Hop a été la culture autour de laquelle les communautés afro-américaines et Portoricaines se sont regroupées. Le Bronx compte en effet une large communauté portoricaine, qui dans les années 1970 était fan de disco. Néanmoins, initialement les communautés noires et hispaniques étaient séparées par une barrière culturelle que le Hip Hop a abattue. Les portoricains et les noirs ont beaucoup de choses en commun, notamment liées à leur patrimoine génétique (leur couleur de peau, ...).
 
La popularité de la musique a aidé l'intégration dans les années 1980 de la culture Hip Hop aux États-Unis, ainsi qu'à l'étranger. Un mouvement culturel s'est dès lors formé. Il regroupait et regroupe toujours, bien évidemment les activités concernant la danse (Breakdance, DJ'ing, MC'ing), le graffiti et un caractère nouveau qui est la mode vestimentaire. Elle se décrit par le port de vêtements larges comme le baggy, baskets et casquette. Aujourd'hui, ce style vestimentaire est adopté par un grand pourcentage de jeunes à travers le monde entier qu‘ils soient blacks, blancs, beurs, jaunes, ...
Le mouvement Hip Hop touche de plein de fouet les jeunes de la rue qui considéraient auparavant que l'art était réservé à une élite. La musique a également joué un rôle primordial en donnant au RAP ses lettres de noblesse et en ouvrant cette musique à un public plus large. Ce public était très ciblé puisqu'il comprenait les jeunes des banlieues vivant dans les cités et n'ayant pas d'accès à la culture dont les médias parlent. C'est une véritable culture qui fait maintenant partie intégrante de la culture américaine mais aussi de la culture musicale internationale qui persistera tant qu'il y aura des injustices à dénoncer. Le Hip Hop est aujourd'hui nivelé, enrichi et développé : c'est la culture de toute une génération. Cette nouvelle forme d'expression artistique qui a donc débuté dans la rue, au pied des tours, se retrouve à présent sur les grandes scènes nationales (Casino de Paris, Théâtre Mogador, Zénith de Paris) et dans les festivals dont certains lui sont consacrés. Bien plus qu'un effet de mode, le Hip Hop est devenu un état d'esprit, une façon de vivre auxquels les jeunes de tout horizons s'identifient.
 

Rappers Delight - The Sugarhill Gang 1979
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Le Disco - 1970
 
Le disco apparaît au début des années 1970. Son nom est une abréviation du mot « discothèque » , des clubs dans lesquels on ne passait que de la musique pour danser. Ce style d'abord écouté exclusivement la par les noirs américains se propagera rapidement grâce aux Nightclubs (boîtes de nuit) dans le monde entier comme le Studio 54 de New York.
 
Toutefois la diffusion du Disco ne s'est pas faite seulement grâce à cela; en effet, les phénomènes qui ont contribué au succès de ce style de musique sont divers : les minorités raciales, les noirs américains ainsi que les hispano-américains ont dépassé les blancs dans l'achat de vinyles et de matériel audio l'indépendance grandissante des femmes dans les domaines de la finance ou des loisirs la libération gay, la révolution sexuelle.
 
L'année 1975 fut l'année durant laquelle le disco devint réellement populaire avec des tubes tels que « The Hustle » de Van McCoy ou « Love to Love you baby » de Donna Summer. De même, le film Saturday Night Fever sorti en 1977 connut un grand succès aux quatre coins monde et fut l'une des raisons principales de la popularité du disco.
 
Ainsi, le disco qui, à la base, était une musique jouée et écoutée exclusivement par les noirs américains est devenu progressivement - ce, grâce à divers phénomènes - une musique populaire écoutée par tout le monde mais aussi jouée par tout le monde avec des groupes et des chanteurs noirs comme Gloria Gaynor, Donna Summer, Barry White ou Chic mais aussi par des groupes et chanteurs blancs tels que les Bee Gees, Cerrone ou encore Patrick Hernandez (qui a signé l'énorme « Born to be Alive » en 1979). Néanmoins, la période de gloire du disco aux États-Unis ne fut que de courte durée; en effet, après le très grand succès de "Saturday Night Fever", les maisons de disques se sont mises à « fabriquer » des chanteurs discos ce qui lassa rapidement la population. Même si les artistes disco gay, noirs et européens continuèrent à produire des tubes pour les dancefloors (pistes de danses) il se créa un mouvement anti-disco caractérisé par une volonté de renouer avec le Rock car le lien entre le disco et la culture et gay devint soudainement embarrassant pour la population blanche. Celle-ci se justifiait la plupart du temps en soulignant l'aspect efféminé de la musique et de la danse disco; cela eut pour conséquence l'apparition d'un réel « combat » entre le Disco et le Rock. Ce qui se passa en 1979 est un exemple de cette réaction violente de la part de la population blanche; en effet, une radio de Chicago organisa une soirée portant sur le thème anti-disco: « The Disco Demolition Night » ou la nuit de la démolition du disco. Les personnes soutenant ce mouvement anti-disco brûlèrent, à la suite de cette soirée, des enregistrements de musiques discos; ce qui dégénéra d'ailleurs presque en une émeute. L'influence du disco sur la population fut donc assez considérable.
 
Le Rhythm'n'Blues s'est au fur et à mesure du temps transformé jusqu'au Disco, qui lui-même a subit des transformations. Tout les genres de musiques, que nous avons étudiées, ont utilisées les grands médias culturels comme la radio et plus tard la télévision ; c'est de cette manière que tout ces différents genres de musiques ont influencé la culture de masse mais avec une intensité différente pour chaque type de musique. À partir, de cette époque, la Musique Noir est à part entière intégré dans la société blanche États-Uniennes.
 

Cerrone - Supernature
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Reggae - 1967
 
Le reggae est un genre musical ayant émergé à la fin des années 1960, il est la plus populaire des expressions musicales jamaïcaines. Il devient, à la faveur de son succès international, un style musical internationalement apprécié, porteur d'une culture qui lui est propre. Le reggae est souvent lié au mouvement rastafari, lui-même né en Jamaïque. Mais certains Rastas, comme le mouvement Bobo Shanti, y étaient ou y sont opposés. Malgré tout, la majorité des chanteurs de reggae sont, ou se réclament rasta; le reggae pouvant être considéré comme un moyen de diffuser les idées rastafaristes.
« Musique populaire jamaïcaine née, à la fin des années 1960, de la fusion du ska et des rythmes calypso venus de la Trinité avec le blues et le rock and roll nord-américain, et caractérisée par un rythme binaire syncopé avec le décalage du temps fort. Le genre se métamorphose en reggae, un terme que l'on doit à Frederic Toots Hibbert, compositeur en 1967 de Do the Reggay
 

Gregory Isaacs - Number one
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Le Funk - 1960
 
Durant les années 1960, la soul évolue et se mélange avec d'autres styles musicaux tels que le Rock, le Rhythm and Blues ou encore le jazz pour former le Funk. Le mot «funk» vient de l'argot « stink » (puer en français) pour définir un style dépouillé, sans ornement. Elle repose sur des rythmes groovy. Les fondateurs du funk sont des artistes comme Maceo, Melvin Parker ou encore comme le groupe The Meters. Néanmoins, la figure emblématique de la musique funk reste James Brown. Au début des années 1960, le Funk garde encore une bonne part des ses racines Rythm and Blues et Soul ; les paroles des chansons insistent alors beaucoup sur la défense des noirs. James Brown en sera la figure emblématique, il fut d'ailleurs surnommé "The Godfather Of Funk" (littéralement le parrain de la funk) ou aussi ‘'The Godfather of Soul‘'.
« Say it loud ! I'm Black and I'm proud !" : "Dis-le haut et fort ! Je suis Noir et j'en suis fier ! ». En ces années 60 finissantes, la chanson de James Brown claque comme un slogan dans une Amérique où l'intégration est en péril, mais cette chanson fut célèbre pour sa portée morale au peuples noirs et blancs, après la sortie de cette chanson, les émeutes raciales cessèrent.
Un autre style de funk se développe vers la fin des années 1960 et jusque dans les années 1970, influencé par le rock ; c'est alors qu'apparaît la funk psychédélique : la P-Funk, influencée par George Clinton qui mélangera toutes les influences du moments à un groove accrochant. Puis des groupes fleurirent tels que Parliament, Funkadelic ou encore P-Funk Allstars.
 

George Clinton - we got the funk
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La Soul - 1960
 
À la fin des années 50 apparaît la soul (ce qui signifie âme en anglais). Elle est considérée comme un retour du Rhythm and Blues aux racines dont il est issu. La musique gospel est particulièrement mise en avant dans ce genre de musique. Le terme «Soul» apparaît pour la première fois dans les titres de deux albums de Ray Charles (qui est le créateur de la Soul) : Genius + Soul = Jazz en 1961 et Soul Meeting en duo avec Milt Jackson en 1962. Le développement de la "Soul music" a été stimulé par deux phénomènes principaux: l'urbanisation du Rhythm and Blues et la sécularisation, la laïcisation du gospel. Ce tout, permit à cette musique noire d'être écouté par des Blancs qui n‘ont pas été séduit par le Rock, populaire à l'époque mais trop agressif pour certaines personnes. La soul n'est, en réalité, que du Rhythm and Blues agrémenté d'une bonne dose de gospel ; ce mélange a pu s'effectuer grâce a des artistes comme Ray Charles ou encore Sam Cook.
 
Le terme Soul renvoie à la capacité d'un interprète à mettre toute son âme et sa conviction dans une chanson, par opposition aux émotions superficielles exprimées par la musique pop. Dans les années 1960, pour un public noir aussi bien que blanc (qui commence rapidement à écouter la musique noir) à la recherche de valeurs « authentiques », les chanteurs capables de cette sincérité, de cette spontanéité sont la preuve qu'on peut vivre intensément, et autrement qu'en consommant biens et services. C'est ainsi que la soul jouera un rôle fondamental dans le mouvement hippie du début des années 1960. Toutefois, la musique soul a, peu à peu, laisser la place au rock psychédélique et s'est, au fur et a mesure du développement du mouvement hippie, effacée de cette sous culture. Cependant, la musique soul ne meurt pas ; au contraire, elle connaît un très grand succès durant tout le long des années 1960. La musique apparaît alors comme un excellent moyen pour faire passer ses revendications : Aretha Franklin, fille d'un pasteur de Detroit, chante dans Do Right Woman - Do Right Man son besoin d'un homme qui ne la considère pas comme une femme-objet ou, quand Otis Redding exige R-E-S-P-E-C-T; leurs revendications sortent en effet du cadre des relations amoureuses : elles sont politique; ce qui montre l'influence que la musique soul pouvait avoir. Des artistes comme Ray Charles, Stevie Wonder, ... ont fait et font la célébrité de la Soul.
 

Ann Peebles - Trouble Heartaches Sadness
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Le free-jazz - 1960
 
La date de naissance du free est plutôt considérée comme étant les années 1959/1960, avec les albums d'Ornette Coleman Something Else! (1959), Tomorrow is the Question (1959), ainsi que les deux premiers albums de Cecil Taylor (Jazz Advance et Looking Ahead). Ces albums contiennent encore une structure semblable à celle du bebop et du hard bop.
 
À la fin des années 1950, John Coltrane et Ornette Coleman impulsent une nouvelle évolution qui ouvre la voie au Free jazz, illustré par Archie Shepp, Albert Ayler, Pharoah Sanders, L'Art Ensemble of Chicago et de nombreux autres.
 
Le free jazz se démarque par rapport à la plupart des traits coutumiers du jazz par la structure des morceaux, la fonction et les rapports des instruments, les conceptions rythmiques, le rapport du musicien à son public et aux autres musiciens. Cette série de changements met non seulement en cause un ordre musical mais aussi un ordre culturel. Par un mouvement double, le free jazz entreprend une ré-appropriation des éléments nègres de la musique afro-américaine en même temps qu'il s'ouvre complètement à toute possibilité d'enrichissement, musical et extra-musical, que lui proposent les codes musicaux situés au-delà du champ d'action supposé du jazz. En un mot, le free jazz se distingue du jazz par un ensemble de traits dont le thème, les instruments, l'improvisation, le rythme et les différents emprunts aux musiques " étrangères ".
 
Le free-jazz a joué un rôle important comme moyen d'expression de la lutte des Noirs américains. En effet, les musiciens de free jazz sont tous impliqués plus ou moins directement dans le développement des luttes noires et des mouvements politiques, parce que tous ont à subir la même oppression : l'exploitation économique et le racisme. Ainsi, en 1965, Archie Shepp disait : " Nous sommes tous convaincus que les formes de la musique de jazz doivent être développées afin de coïncider avec un contexte artistique, social, culturel et économique entièrement nouveau. On ne peut nier que les origines de la musique et ses développements ultérieurs prennent leurs racines dans les structures sociales.
 
Pour les musiciens du free jazz, la part politique de leur musique semble aller de soi. " Pour les Noirs américains, leur culture, leur art, leur musique sont produits et vécus comme moment du tout social, dont ils témoignent directement. Quelques déclarations de musiciens qui témoignent de la conception noire de la musique : " Je pense que la musique est un instrument. Elle peut créer des formes de pensée exemplaires qui changeront la pensée des gens. "(John Coltrane). " Cela a toujours été une tradition pour les artistes afro-américains d'exprimer leur point de vue et leurs revendications humaines, sociales et politiques dans leurs œuvres musicales et poétiques, par exemple Huddie Ledbetter, Bettie Smith et Duke Ellington.
 
Pour conclure, le jazz correspond à la reprise et à la radicalisation (musicalement, culturellement et politiquement) de l'ensemble des différences entre noirs et blancs. L'étude du phénomène du jazz permet de découvrir l'autre rôle de la musique que le " pur divertissement " : le rôle militant. En temps que musique militante, le jazz fait prendre conscience aux masses noires de la nature de l'exploitation qu'elles subissent quotidiennement et douloureusement en diffusant la culture noire et en valorisant les œuvres noires.
 
Le jazz témoigne de la situation, des luttes noires et réagit contre le détournement de la musique noire au profit des intérêts blancs. Mais il ne faut pas oublier que si le jazz est une musique militante, elle reste une musique populaire dans tous les sens du terme, en phase avec la communauté noire, traversée par des croyances aussi bien politiques que religieuses ou esthétiques. L'enracinement de cette musique reste culturel et l'existence d'un public en mesure de l'apprécier est son corollaire.
 

Ornette Coleman - Congeniality
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Bossa nova - 1958
 
Le nom de bossa nova vient du mot portugais du Brésil bossa, qui signifie au premier degré « bosse » (de baleine, de chameau), et peut se traduire au second degré par « onde », « vague » (de la mer), « aptitude », « vocation » (littéralement, « nouvelle vague », « avoir la bosse pour quelque chose ») et dans ce cas précis par « tendance ».
 
L'arrivée de la bossa nova sur la scène musicale brésilienne provient du rejet de la musique populaire traditionnelle brésilienne de la part de musiciens de Rio de Janeiro. Jusque dans les années 1950, la culture musicale au sein de la classe ouvrière brésilienne était composée principalement de sambas de type carnaval avec une utilisation obligatoirement massive des percussions comme accompagnement. Pour la classe moyenne, la forme dominante de chanson était les ballades plus connues sous le nom de samba-canção, similaire aux boléros hispano-américains, offrant des compositions simples, une harmonie standard, des voix douces et des textes sentimentaux, plus fréquemment mélodramatiques.
 
Lancement et popularisation
 
Le style bossa nova est inventé par un groupe composé du compositeur Antônio Carlos Jobim, du chanteur João Gilberto, de Normando Santos, du poète Vinícius de Moraes et d'autres qui inspireront à la fin des années 1950 une partie de la jeunesse des quartiers d'Ipanema et de Copacabana à Rio de Janeiro.
 
À partir de 1958, elle est popularisée au Brésil par le disque Chega de Saudade, enregistré à Rio en 1958, mais vendu à partir de São Paulo en 1959. Dans ce disque, João Gilberto interprétait trois chansons de Antônio Carlos Jobim (sur des paroles de Vinícius de Moraes (Chega de Saudade...) et de Newton Mendonça), trois autres de Carlos Lyra, deux compositions personnelles, et reprenait à sa manière d'anciennes sambas ainsi qu'une chanson de Dorival Caymmi (Rosa Morena).
 
En 1963, grâce à la collaboration de João Gilberto et du saxophoniste Stan Getz dans l’album Getz/Gilberto, la bossa nova remporte un succès planétaire avec A Garota de Ipanema (The Girl from Ipanema, en anglais), interprété par Astrud Gilberto. Parmi les musiciens de Stan Getz figurait le guitariste brésilien Laurindo Almeida qui précéda Getz de dix ans étant le vrai pont entre la musique Brésilienne et le Jazz. (Voir la discographie d'Almeida entre 1954 et 1964 / Wikipédia) Les plus grands classiques de la bossa nova y sont regroupés : A Garota de Ipanema, Corcovado, Desafinado, Só danço samba, O grande amor et Vivo sonhando. En 1974, c'est l'album Elis & Tom d'Antônio Carlos Jobim et Elis Regina qui fera sensation, considéré comme le dernier grand chef-d'œuvre de l'âge d'or du style bossa nova.
 
Lors d'une tournée en Italie en 1961 João Gilberto avait découvert la chanson de Bruno Martino, Estate. Il l'adapte à sa manière en 1977 et cela deviendra un standard international interprété par les plus grands musiciens de jazz, de Chet Baker à Michel Petrucciani en passant par Toots Thielemans.
 

Chega de saudade - Joao Gilberto
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Jazz modal - 1958
 
Le jazz modal est un courant du jazz qui s'est développé à la fin des années 1950, et qui a exercé une certaine influence jusque dans les années 1970.
 
Le jazz modal a puisé dans les idées des musiques orientales et exotiques : un morceau de jazz modal contient souvent trois ou quatre accords, rarement plus, d'où son nom (modal : qui s'apparente aux modes - types de gammes caractéristiques), ce qui permet à l'improvisateur une extraordinaire liberté d'expression et un jeu « out » souvent très apprécié.
À l’affût de nouvelles pistes d'improvisation, quelques musiciens se sont aventurés au-delà des gammes classiques majeures et mineures. Ils s’inspirèrent des modes de la musique religieuse médiévale, qui utilisaient des intervalles altérés entre les tonalités habituelles, ou encore (et surtout) des modes dits « grecs » (ionien, dorien, phrygien, lydien, mixolydien, éolien, locrien), ce qui en fait la musique modale par opposition avec la musique tonale.
 
Les premières recherches autour du jazz modal débutent à la fin des années 1950, avec Miles Davis et John Coltrane. Milestones (1958) est construit sur les modes dorien et éolien1. Mais c'est en 1959 qu'on trouve la première forme aboutie de jazz modal sur le disque Kind of Blue avec entre autres John Coltrane et le pianiste Bill Evans, qui apporte sa connaissance de la musique classique (Ravel, Debussy) à Miles. On trouve sur cet album le morceau So What, construit à partir de deux accords (16 mesures de ré mineur, 8 de mi  mineur, 8 de ré mineur).
 
En 1960, John Coltrane enregistre My Favorite Things avec notamment le pianiste McCoy Tyner.
Le compositeur George Russell est l’un des premiers défricheurs du jazz modal, dès la fin des années 1940, et ensuite avec son ouvrage The Lydian Chromatic Concept Of Tonal Organization For Improvisation, publié en 1959.
 
On retrouve cependant quelques enregistrements plus anciens qui peuvent être considérés comme annonciateurs du jazz modal : Jungle Blues (1927) de Jelly Roll Morton, un blues basé sur un seul accord ; Koko (1940) de Duke Ellington ou le pont de Bohemian After Dark (1955) d'Oscar Pettiford, qui utilise des modes indiens1.
 
Le jazz modal, avec des thèmes écrits sur un ou deux accords, va se prolonger dans les années 1960-70. Citons les longues improvisations méditatives de John Coltrane (y compris, dans une certaine mesure, dans sa « période free jazz »), McCoy Tyner, Herbie Hancock, Wayne Shorter, Pharaoh Sanders, Don Ellis1... Le jazz-rock, tel qu'on le retrouve sur Bitches Brew (1970) de Miles Davis, peut également être considéré comme une continuité du jazz modal.
 

Miles Davis - All Blues Audio
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hard bop - 1955
 
Le hard bop (« bop dur ») est un courant musical appartenant au jazz qui s'est développé entre 1955 et 1960.
 
Le hard bop prend source dans un mouvement de reconnaissance par les noirs américains de leurs origines, appelé Black is beautiful (« Le Noir est beau ») : un retour aux sources de la musique, à l'Afrique et, en même temps, une réaction agressive (musicalement parlant) au cool jazz (d'où le terme « hard ») surtout dominé par les blancs. L'auteur américain David Rosenthal nota aussi que le hard bop était un développement naturel pendant une époque où des musiciens d'envergure (Tadd Dameron, par exemple) travaillaient, et dans le jazz, et dans le rhythm and blues.
 
Même si la plupart des acteurs de ce courant ont fait leur apprentissage dans le style bebop (d'où le terme « bop »), ce genre musical incorpore les influences du rhythm and blues, du blues et du gospel, notamment dans les jeux du piano et du saxophone.
 
Les morceaux de hard bop ont généralement un tempo plus lent que le bebop, et si le hard bop en reprend les innovations harmoniques, la part du rythme y est nettement plus marquée, sans doute en raison de la contribution majeure des batteurs Max Roach et Art Blakey. On y découvre d’ailleurs pour la première fois des batteurs compositeurs.
 
Le hard bop est généralement pratiqué par un quintet composé d’une section rythmique (pianiste, batteur et bassiste) et de deux "soufflants" — communément un saxophoniste ténor et un trompettiste — qui interprètent ensemble un thème entourant une série de solos improvisés tour à tour par chacun des musiciens sur l’harmonie du morceau.
 


The Hardbop Grandpop by Horace Silver
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Néo bop - 1954
 
Le néo-bop est un courant éphémère de jazz né en 1954 et surtout apparenté au quintette de Max Roach (batterie) et de Clifford Brown (trompette).
Ce néo-bop est à mi-chemin entre le Hard-bop et Cool Jazz
 


Christian McBride - The Shade Of The Cedar Tree
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Doo-wop - 1950
 
« Doo-wop » est une onomatopée qui sert à désigner un sous-genre du rhythm and blues. Né du mariage des rythmes syncopés africains et des cantiques de la société WASP puritaine au début des années 1950, le doo-wop est un style vocal fortement influencé par le gospel et par les quartets de barbershop
Parmi les plus gros succès du doo-wop, on peut citer Only You (1955) et The Great Pretender (1956) des Platters, White Christmas (1954) et Save the Last Dance for Me (1960) par les Drifters, Earth Angel (1954) des Penguins, Sh'boom (1954) des Chords, Work With Me Annie (1954) des Midnighters, Sincerely (1954) des Moonglows, Smokey Joe's Café (1955) des Robins et Come Go with Me (1956) des Del-Vikings.
Le style doo-wop fut extrêmement populaire tout au long des années 1950, parallèlement aux débuts du rock 'n' roll, puis fut supplanté à partir de 1964 par la mode des girl groups et par les groupes de la "British Invasion" comme les Beatles.
 

The Penguins - Earth Angel
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Rock’n roll - 1950
 
Le rock 'n roll (également écrit rock & roll, rock and roll) est un genre musical, ayant émergé aux États-Unis à la fin des années 1940 et au début des années 1950, découlant directement du rhythm and blues, musique populaire métissée, avec une part d'influence de la musique country, musique populaire rurale.
 
Outre l'industrie phonographique vinylique et la radio, une série de films assure la diffusion massive du phénomène au-delà des États-Unis. Cette série débute en 1954 avec Graine de violence : « l'événement historique du film, c'est la musique du générique : le fameux Rock Around the Clock, de Bill Haley. Le point de départ, l'année zéro de l'histoire du rock en deux minutes et huit secondes. La rupture (épistémologique diraient certains) est là. » À partir de cette date le simple mouvement de « roulis et de tangage » s'inscrit dans une histoire plus large, le rock, tout en persistant sous d'autres formes à travers le rockabilly ou le rock acrobatique par exemple.
 
L'une des caractéristiques de ce qui allait devenir une culture à part entière est l'expérimentation sonore, et la quête constante d'inventions soniques.
Bill Haley - Elvis Presley - Buddy Holly - Jerry Lee Lewis - Eddie Cochran - Chuck Berry - Bo Diddley - Little Richard etc……
 
Les grandes figures de l'époque sont notamment :
 
•Bill Haley et son Rock Around the Clock, le premier tube de rock 'n' roll ;
•Carl Perkins, auteur de Blue Suede Shoes, repris ensuite par Elvis Presley qui en fit un succès international ;
•Elvis Presley, dit the pelvis (« le bassin » en anglais) ou le king, avec son célèbre rictus et son déhanchement provocateur qui choque une grande partie de l'Amérique lors d'un show télévisé durant lequel il interprète Hound Dog, un titre de blues de Big Mama Thornton ;
•Chuck Berry avec son fameux Duck walk, repris plus tard par Angus Young d'AC/DC et le tube Johnny B. Goode, repris notamment par Judas Priest ou Peter Tosh ; Il est parfois considéré comme l'un des premiers "Guitar hero" avec le bluesman BB King ;
•Bo Diddley et sa Gretsch Bo Diddley rouge de forme rectangulaire et le Diddley beat ;
•Jerry Lee Lewis, dit le killer et auteur du tube Great Balls of Fire, rendu célèbre pour sa capacité à détruire des pianos, parfois par le feu. Il mit le feu à son piano lors d'un concert en première partie de Chuck Berry en lui disant « à ton tour de faire mieux » ;
•Johnny Cash, auteur et compositeur de musique country, tournant avec des rockeurs (ex: Bob Dylan) notamment à l'intérieur de prisons, et interprète de tendres chansons devenues très populaires I Walk the Line ;
•Eddie Cochran et son Summertime Blues, repris, entre autres, par les Who et Blue Cheer ;
•Little Richard et son Womp-bomp-a-loom-op-a-womp-bam-boom !, onomatopée avec lesquelles il débute la chanson Tutti Frutti ;
•Buddy Holly avec son look de « premier de la classe », premier utilisateur de la guitare Fender stratocaster et populaire notamment grâce à sa chanson Peggy Sue ;
•Gene Vincent avec son cuir noir et le tube Be Bop a Lula ;
•Ritchie Valens, interprète de La Bamba, repris par Los Lobos dans les années 1980.
 

Little Richard - Long Tall Sally
Be-bop - 1944
 
Dans les années 1940, plus précisément 1944-1949, de nombreux musiciens d'orchestre se lassent de la rigidité des big bands et de la structure swing. Ils se réunissent en petits groupes après les concerts ou les sessions d'enregistrement avec des orchestres plus importants et laissent libre cours à leur virtuosité sur des rythmes très appuyés. C'est la naissance du be-bop qui marque une évolution importante axée sur l'habileté technique des musiciens et une plus grande complexité rythmique et harmonique, amenée entre autres par le saxophoniste Charlie Parker (surnommé Bird), le trompettiste Dizzy Gillespie et le pianiste Thelonious Monk. Ce fut un changement majeur pour le jazz : de musique de dancing, il devenait un art intellectuel de premier rang.
 
A Fine Romance Bop   - Billie Holiday
 








Cool Jazz - 1949
 
Le terme de « jazz cool » est discutable et ne recouvre de fait pas un style précis ; des musiques très différentes se sont vues étiquetées comme du « cool jazz » (des expériences de Lennie Tristano aux réminiscences classiques du Modern Jazz Quartet en passant par l'inclassable quartet de Dave Brubeck). Plus qu'un véritable « style », il s'agit plutôt d'une approche plus calme (« cool »  frais) et plus détendue du jazz, rompant avec la frénésie du bebop.
 
Par tradition, on considère que le « cool jazz » est né en 1949, sous la houlette des musiciens regroupés par Miles Davis pour élaborer la musique de son nonette (Gerry Mulligan, Gil Evans, John Carisi, John Lewis,...). Les titres enregistrés pour 78 tours par cette formation (regroupées plus tard sur l'album intitulé « Birth of the cool »), les enregistrements de Gerry Mulligan avec son quartet ou son tentet, certains disques en petites formations de Shorty Rogers (« Modern sounds » pour Capitol) sont représentatives de cette esthétique.
 
La musique du nonette de Miles Davis était en fait l'adaptation au jazz moderne de concepts déjà exploités par l'orchestre de Claude Thornhill (absence de vibrato, son feutré, phrasé peu accentué,...). On peut même considérer que cette approche « cool » du jazz était déjà présente chez des musiciens des années 1920 comme Bix Beiderbecke et Frankie Trumbauer, ou des jazzmen des années 1930 comme Lester Young.
 
Le « cool jazz » est souvent associé au mouvement « jazz West Coast », jazz joué, dans les années 1950, par les musiciens, la plupart du temps blancs qui exerçaient alors en Californie et travaillaient pour les studios cinématographiques.
 
Les écrivains beatniks, en particulier Jack Kerouac, ont été des chanteurs de ce « style » de jazz.
 
Le cool Jazz nourrit désormais également l'inspiration de compositeurs tels que Nujabes, et trouve un public dans le hip-hop expérimental, ou une forme de hip-hop répétitif.
 

Chet Baker - Leaving
Jazz manouche - 1934
 
Le jazz manouche est un style de jazz qui témoigne des apports stylistiques des musiques gitanes et d'Europe centrale (klezmer) ainsi que du musette et de la chanson française dans le jazz, qui, dès 1932, arrive des États-Unis en Europe. Né en France dans les années 1930, il se caractérise dans sa forme originelle par une section rythmique assurée par deux guitares et une contrebasse, un violon et l'absence de percussions, de cuivres et de bois – un « jazz sans tambour ni trompette».
 
Les initiateurs de ce style, d'abord caractérisé par les instruments à cordes, sont Django Reinhardt et Stéphane Grappelli, auxquels sont venus s'ajouter, au fil des années des accordéonistes, bassistes, clarinettistes. La nouvelle génération de musiciens a fait évoluer le jazz manouche dans plusieurs directions, notamment vers le jazz-rock de Boulou Ferré.
 
Les yeux noirs - Django Reinhardt
 









Le Rythm and Blues - 1940
 
Aux origines, le Rythm and Blues (rythme et mélancolie) désignait la musique issue du Gospel et du Jazz créé par les musiciens noirs américains. Le terme serait en fait apparu pour remplacer celui de race music utilisé auparavant par les commentateurs blancs et jugé trop insultant.
 
Apparu dans les années 40, le rythm and blues et sa petite soeur la soul gagnent progressivement du terrain, permettant aux sons nés des Eglises noires américaines de trouver un autre terrain d'expression. Ce n'est que dans les années 60/70 qu'apparaît le terme R&B.
 
Le Rhythm and Blues n'est rien d'autre que du Blues auquel on a ajouté le rythme ; il s'agit de blues « qui balance », il ne reflète pas de tristesse ou de mélancolie comme son nom le laisserait entendre mais, au contraire, vous fait oublier vos soucis et vous entraîne à danser. Le Rhythm and Blues évolua au fur et à mesure des années; dans les années 1950, l'étiquette « Rhythm and Blues » recouvre toute une palette de musiques différentes ; de cette manière les ballades chantées des groupes de Doo-Wop, les morceaux de Jazz Barrel House ou encore le Jump Blues sont autant de styles différents pouvant se regrouper sous l'expression R'n'B. Débarqués dans les années 1950 à Chicago en provenance des plantations du Mississippi, c'est à Muddy Waters et Howlin' Wolf que l‘on doit certains des disques Rhythm and Blues les plus marquants, avec leur sonorité sobre et moderne ainsi que des solos de guitare électrique qui préfigurent ceux des Rolling Stones. Ainsi, le Rhythm and Blues apparaît comme le précurseur du rock ; en effet, des artistes tels que Duke Ellington avec son « Rockin'in Rhythm » ou encore la chanteuse de blues Trixie Smith avec « Rocks Me With One Steady Roll » font du rock sans le savoir. Même si le Rythm and Blues n'a pas influencé directement la société, il a contribué a la création du rock, qui a lui a fortement influencé la société.
 
Au-delà du rock, le Rhythm and Blues a été l'élément déclencheur d'une multitude d'autres styles de musiques comme la Soul, Funk, Disco,...
 

Hound Dog Studio Version - Koko Taylor
Le Jazz - 1917
 
Introduction 
 
Les afro-américains ont crée le jazz en mélangeant leurs cultures traditionnelles et toutes les influences que les Etats-Unis ont pu leur apporter. Le style New-Orleans est la première musique noire a s'être fait connaître tout autour du monde. Les années 1920 et 1930 on fait du New-Orleans une musique populaire mais la ségrégation est présente (les noirs jouent pour les blancs).
 
Contexte de l'époque
 
Pour commencer, historiquement, le jazz est apparu, au lendemain de la première guerre mondiale, comme le mode d'expression privilégié du groupe négro-américain. Celui-ci intervient dans la vie quotidienne des Noirs américains.
 
Ainsi, le jazz, création typiquement noire américaine, va être utilisé pour redonner une identité aux Noirs américains et leur rappeler leur histoire, leur combat, leur souffrance.
 
Le jazz a toujours été très proche de l'histoire des Noirs et les instruments y sont moins étudiés en fonction de leurs données spécifiques que de leurs possibilités expressives. C'est pourquoi il n'est pas étonnant que le jazz soit un terrain propice pour exprimer les révoltes et les inégalités.
 
De plus, la situation du jazz dans les années soixante est la même que celle des Noirs américains, c'est à dire, pour reprendre le terme de Stokely Carmichael (militant du Black Power et diplômé de l'université noire de Howard) que le jazz est une musique inventée et jouée par les Noirs mais culturellement et économiquement «colonisée» par les Blancs. Tout au long de son histoire le jazz a été imité par les Blancs ce qui donnait lieu à des caricatures commerciales en opposition au vrai jazz noir dit « hot ». Car ce qui n'est pas accessible au Blanc, c'est l'appartenance à une double culture (américaine et africaine). Le Blanc n'a pas vécu la déportation, il n'a pas été contraint d'ingérer une masse d'éléments exogènes comme la religion, le système social, le langage, l'écriture, la morale, la culture, l'idéologie. Au final, Le jazz est une musique de tension, de divisions et de blessures non refermées.
 
Les Blancs exploitent les créations culturelles spécifiques du peuple noir américain et voient ainsi l'influence blanche partout et « ne peuvent donc pas accepter que les Noirs puissent être les seuls innovateurs du jazz ». D'autant plus que ce sont les Blancs qui détiennent la majeure partie des institutions économiques du monde du jazz (agence de réservation, compagnies d'enregistrement, boîtes de nuit, festivals, magazines, stations radio...). Les Noirs ne possèdent que leur talent. La situation coloniale est donc la suivante : les musiciens noirs travaillent pour enrichir ceux qui possèdent les moyens de production et de promotion.
 
Au commencement :
 
C'est l'enregistrement du premier disque en 1917 par l'Original Dixieland Jass Band qui marque la naissance officielle du jazz.
 
L'apparition des salles de danse influença beaucoup le milieu du jazz : les musiciens se firent plus nombreux, puisqu'ils commençaient à pouvoir vivre de leur musique, et le jazz - comme toutes les musiques populaires des années vingt - adopta le rythme 4/4 de la musique de danse.
 
L'époque du Swing
 
Au milieu des années 1920 jusqu'à l'avènement du bebop dans les années 1940, on a vu l'essor d'un courant musical appelé l'« ère des big bands », « époque du swing », « swing », ou la période de middle jazz (jazz du « milieu »). Il est surtout caractérisé par le développement des grands orchestres et big bands et du swing.
 
Cette période marqua la naissance de l'orchestre de Duke Ellington, au Cotton Club, ainsi que de l'orchestre de Count Basie, formé à partir de plusieurs groupes de Kansas City. La danse évolua avec la musique, ainsi naquit au début des années 30 dans la communauté noire-américaine le Lindy Hop qui devint un phénomène national dès 1935, avec la popularisation des big bands blancs avec en particulier Benny Goodman.
 

Sing sing sing - Benny Goodman
Le Blues - 1912
 
Le Blues est une forme musicale vocale et instrumentale, dérivée des chants de travail et des gospels des populations afro-américaines. Le blues a eu une influence majeure sur la musique populaire américaine, puisque l'on en retrouve des traces dans le jazz, les big bands, le rhythm and blues, le rock and roll, le hard rock, la musique country, la musique pop, et même la musique classique. Les plus anciennes formes de blues provenaient du Sud des États-Unis, à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle ; elles utilisaient des instruments simples, tels que la guitare acoustique, le piano et l'harmonica. W.C. Handy fut l'un des premiers musiciens à reprendre des airs de blues, à les arranger et les faire interpréter par des chanteurs avec orchestres. Il fut également l'auteur de morceaux parmi les plus célèbres, tel le fameux Saint Louis Blues. Du point de vue des textes, les premiers blues consistaient souvent à répéter un même vers deux ou trois fois.
 
Exemple :
 
"Woke up this morning with the blues down in my soul
 
Woke up this morning with the blues down in my soul
 
My baby gone and left me, got a heart as black as coal"
 
Les textes racontaient principalement la dureté de la vie et ses injustices, ce qui donna à tort au blues une réputation de musique du désespoir, alors que les paroles sont au contraire souvent joyeuses et pleines d'humour.
 
Les années 1920 et 1930 virent l'apparition de l'industrie du disque, et donc l'accroissement de la popularité de chanteurs et guitaristes tels que Blind Lemon Jefferson et Blind Blake qui enregistrèrent chez Paramount Records, ou Lonnie Johnson chez Okeh Records. Ces enregistrements furent connus sous le terme de race records (musique raciale), car ils étaient destinés exclusivement au public afro-américain. Mais les années 1920 connurent également des chanteuses de blues extrêmement populaires, telles que Gertrude « Ma » Rainey, Bessie Smith et Victoria Spivey. Dans les années 1940 et 1950, l'urbanisation croissante et l'apparition des premiers amplificateurs menèrent à un blues plus électrique (tel que le Chicago blues), avec des artistes comme Howlin' Wolf et Muddy Waters. C'est ce blues électrique qui donnera plus tard ses racines au rock and roll. Dans les années 1960, une nouvelle génération d'enthousiastes du blues apparaît en Europe et en particulier en Angleterre.
 
Les principaux acteurs de ce que l'on appelle alors le British Blues Boom (ou le Blues Revival) sont les Yardbirds, les Bluesbreakers menés par John Mayall ou encore les Animals et incluent de nombreuses stars de la pop et du rock à venir Jimmy Page, Eric Clapton ou Jeff Beck (tous trois membres successivement des Yardbirds) qui intègrent à leur musique des influences psychédéliques et pop.
 
L'interprétation que les artistes de cette génération donnèrent au blues aura plus tard une influence très forte sur le développement du rock and roll. Depuis lors, le blues - tant traditionnel que contemporain - a continué d'évoluer à travers le travail de Robert Cray, Bonnie Raitt et bien d'autres. D'un point de vue technique, le blues repose sur trois éléments : le rythme, l'harmonie et la mélodie.
 
Le Gospel et le Blues, chants de douleurs, ont été au bout de quelques années, détrôné par un genre musicale, possédant un swing (qui bouge), et une joie de vivre : Le Jazz
 

Sweet Home Chicago
Rag time - 1897
 
Le ragtime (parfois épelé rag-time) est un genre musical ayant émergé aux États-Unis, extrêmement populaire entre 1897 et 1918. Le cake-walk et les musiques de salon adoptent une forme primitive de ragtime, mais l'émergence du ragtime classique est généralement situé en 1897, année où sont publiées plusieurs compositions importantes de ragtime (communément appelées rags). Le plus célèbre compositeur de ragtime est Scott Joplin.
 
Le ragtime est généralement considéré comme l'un des principaux précurseurs du jazz. À partir des années 1920, le jazz a rapidement supplanté le ragtime, même si celui-ci a pu continuer à se développer au travers de dérivés tels que le novelty piano. Le ragtime a par la suite connu un regain d'intérêt dans les années 1950 et les années 1970 (notamment avec la musique du film L'Arnaque, The Entertainer, empruntée à Scott Joplin). Le ragtime est principalement associé au piano, mais est aussi joué avec d'autres instruments, tels que la guitare ou le banjo, et peut être interprété par des ensembles de jazz New-Orleans.
 
Le ragtime est originaire de la communauté afro-américaine du XIXe siècle. Il provient de la musique de marche jouée par des groupes d'afro-américains2, et du style pianistique cake-walk, qui était aussi joué par les noirs américains. Le genre est vu comme une synthèse entre la syncope africaine et la musique classique européenne. Une sorte d'équivalent américain des menuets de Mozart, des mazurkas de Chopin ou des valses de Brahms, mais toujours avec cette caractéristique de la syncope. Les premiers rags sont des cake-walk et furent publiées à partir du début des années 1890 par des artistes comme Abe Holzmann, William Krell ou Kerry Mills. Le ragtime émergea aussi à cette époque par une autre voie, plus populaire, avec la publication de coon songs, des chansons racistes présentant des noirs stéréotypés mais avec une musique ragtime (l'artiste noir Ernest Hogan est le premier à en publier). On situe généralement l'année 1897 comme le début du « ragtime classique » car elle marque la sortie d'un certain nombre de classiques du genre (notamment Mississippi Rag de William Krell).
 
L'année 1899 assiste à la parution du Maple Leaf Rag de Scott Joplin, qui fut un succès immense dont la partition se vendit à plus d'un million d'exemplaires. Ce morceau donne plus de profondeur et de complexité au genre ragtime que ce qui se faisait auparavant. Le compositeur afro-américain Scott Joplin, donne ainsi ses lettres de noblesse au ragtime et participe grandement à l'apogée du ragtime dans les années 1900. Sa renommée est telle qu'il se fait connaître rapidement en Europe où des compositeurs classiques l'étudient, tel Claude Debussy et son Golliwog's Cakewalk de 1908.
 
Le genre est toujours très populaire dans les années 1910, par exemple avec James Scott et Joseph Lamb. Quand la musique jazz fait son apparition (elle provient en grande partie du ragtime), son avènement marque la fin de l'ère des rags, et la publication de morceaux s'amoindrit à partir de 1917. Néanmoins le ragtime ne se résorbe pas complètement à l'intérieur du jazz, et continue d'exister avec l'apparition du style novelty piano (avec des pianistes virtuoses tels que Zez Confrey, Roy Bargy et Charley Straight).
 
L'influence du ragtime se fait particulièrement sentir dans la musique jazz avec le style de piano stride. Le blues aussi ressent son influence, avec des artistes comme Blind Blake, Reverend Gary Davis et Elizabeth Cotten, ce qui permet d'exporter le style du ragtime sur la guitare. Le renouveau du ragtime se signale à partir des années 1940, mais est reconnu mondialement avec l'utilisation du The Entertainer de Scott Joplin comme thème principal du film L'arnaque en 1973. Un an plus tôt, l'opéra Treemonisha de Scott Joplin avait été pour la première fois orchestrée. Cependant, sa première performance est un désastre et la pièce ne sera plus jamais rejouée par Joplin. La pièce sera perdue pendant des décennies avant d'être retrouvée en 1970, et pleine rejouée et orchestrée en 1972. L'un des premiers opéras de Joplin, A Guest of Honor, sera également perdu.
 

Maple Leaf Rag Played by Scott Joplin
Le Gospel - 1850
 
Le gospel est un chant d'inspiration religieuse chrétienne. Il s'est développé en même temps que le jazz et le blues primitifs. Le gospel se développa d'abord chez les afro-américains et les blancs du sud, avant de conquérir le reste de l'Amérique et du monde.
 
Le mot Gospel vient du mot God (Dieu) et spell (parole). Les Gospel Hymns sont une première étape des Gospel Songs de 1930. Ce sont des hymnes traditionnels et des mélodies en vogue. C'est un courant, une mutation des chants rituels des protestants blancs.
 
Depuis les années 1870, les instruments sont de plus en plus présents aux offices : Orgue, Harmonium, instruments à cordes, claquements des mains et mouvements du corps.
 
Le début du XXe siècle est alors une véritable effervescence artistique pour les Noirs.
 
Le Gospel, c'est avant tout le combat contre l'Amérique raciste. C'est un partage des souffrances des noirs émancipés mais toujours sous l'hégémonie blanche, surtout dans les États du Sud ; d'où une très forte volonté de migration par des réseaux souterrains ou ferrés vers les grandes villes du Nord (Chicago, Detroit, New York). Ils ne s'engagent pas politiquement même s'ils restent fidèles au parti républicain, à Lincoln, leur « libérateur ».
 


Oh Freedom - The Golden Gospel Singers
Histoire de la musique noire américaine